25 août 2012

23 novembre 1944

En fouillant dans les boites à l’occasion de bourses philatéliques, il nous arrive parfois de tomber sur une lettre d’Alsace (généralement sans adresse) avec oblitération du 23 novembre 1944.

Pourquoi cette date ?




Le 23 novembre 1944, est le jour de la Libération de Strasbourg, et par la même occasion, le dernier jour de la poste civile allemande en Alsace (hormis quelques bureaux de poste compris dans la Poche de Colmar, qui fonctionneront à nouveau, mais de façon très réduite, en janvier 1945).

Il est fort probable que la plupart de ces oblitérations ont été réalisées dans les jours suivants la libération, à la demande des philatélistes.



Colmar



Sainte Croix en Plaine




Strasbourg



Strasbourg-Schiltigheim

(Voir un article plus complet sur la Libération de Schiltigheim sur le blog SCHILTIGHEIM)


18 août 2012

Les marques postales de déboursé dans le Haut-Rhin

Lorsqu’une lettre ne pouvait être remise à son destinataire ou que ce dernier la refusait (en raison de la taxe notamment), le directeur du bureau de Poste, pour être crédité du montant de la taxe portée à son débit, devait renvoyer au bureau des rebuts à Paris la lettre comme pièce comptable à l’appui.

Dans l’instruction du 25 novembre 1738, ces lettres sont pour la première fois désignées comme "renvoyées en déboursez".

Sous l’ancien régime, une manuscrite est inscrite au verso du pli, généralement sous forme abrégée "deb de …".

On connaît ainsi dans le Haut-Rhin les mentions manuscrites "deb de Colmar", "deb de Belfort", "deb de Cernay", "deb d’Ensisheim", "deb. de Rouffach" et "deb de Thann".



deb de Colmar


Vers 1765 les marques de déboursé sont petit à petit apposées au tampon, à l’encre noire ou rouge selon le cas.

La plus ancienne marque de déboursé au tampon sont celles de Belfort : "D. D. BELFORT" (1767) et "DEB. DE BELFORT" (1780), le seul bureau à avoir utilisé de telles marques au tampon avant 1789.

Sous l’ancien régime, on connaît également des marques de déboursé au tampon à Colmar, Habsheim, Huningue, Neuf-Brisach, Ottmarsheim, etc.

Les tampons mis en service après la création des départements, en 1792, portent le numéro du département (66). Ceux-ci seront utilisés jusqu’à 1830.



Verso d’un pli avec deux marques de déboursé, apposées à BESANCON et NEUF-BRISACH en 1811. 



Lettre de Saint-Louis pour Colmar adressée par erreur à Colmar et réexpédiée vers Delle. Au verso, marque de déboursé "DEB 66 / COLMAR"


11 août 2012

Herrlisheim : trois timbres à date, trois dénominations en 5 ans (1920/25)

L’agence postale d’Herrlisheim, près de Colmar a utilisé à partir de 1919 un timbre à date hexagonal « HERRLISHEIM HAUTE-ALSACE » (cette dernière mention est précisée pour éviter toute confusion avec la commune de HERRLISHEIM près de Sélestat, dans le Bas-Rhin, également dotée d’une agence postale).



Entier postal 15 centimes type semeuse lignée avec oblitération du 9 février 1920


En 1923 est mis en service un nouveau timbre à date avec indication du département « HERRLISHEIM / HAUT-RHIN ».



Oblitération du 14 novembre 1924 sur carte postale pour Mulhouse affranchie à 15 centimes avec timbre poste type semeuse avec millésime 6 (1916)


En 1925 enfin (première date signalée : 11 avril 1925) est connu un timbre à date avec libellé « HERRLISHEIM PRES COLMAR / H.R. », consécutif à un changement officiel du nom de la commune.



Oblitération du 7 juillet 1925 sur lettre recommandée pour Eisenach (Allemagne).


4 août 2012

Les centres de contrôle postal en Haute-Alsace durant la Première Guerre mondiale

A partir du 1er août 1914, jour de la mobilisation générale, sont mises en place des commissions de contrôle postal à Colmar et à Mulhouse.

Un troisième centre de contrôle sera ouvert à Saint-Louis au début de l’année 1915.

Durant le mois d’août 1914, les censeurs utilisent dans la plupart des cas de cachets de fortune réalisés au composteur, dont on distingue notamment de nombreux types à Mulhouse.

Ils portent en général les abréviation « P.K. », signifiant « Post-Kontrolle » (contrôle postal) ou « Postüberwachungs-Kommission » (commission de contrôle postal) ou « Prüfungs-Kommission » et les mentions « Geprüft und zu befördern » (vérifié et à acheminer).



Carte postale de Genève pour Mulhouse du 31 juillet 1914 probablement censurée à Mulhouse le 1er août 1914, jour de mise en route de la commission de contrôle


En principe les correspondances devaient être contrôlées au départ et à l’arrivée, mais cela ne fut que rarement le cas (voir lettre ci-dessous).

Les correspondances militaires étaient soumises à des règles particulières notamment à partir de 1917.

Les enveloppes étaient parfois ouvertes par les censeurs, qui, après en avoir lu le contenu, les refermèrent à l’aide de bandes de fermeture dont on distingue de nombreux types, notamment à Saint-Louis et Colmar.



Lettre des Trois-Epis pour Saint-Louis, avec cachets de censure des centres de contrôle de Colmar et de Saint-Louis, où l’enveloppe a été d’ailleurs été ouverte puis refermée à l’aide d’une bande de fermeture.


Certaines enveloppes et cartes postales, notamment dans les relations postales avec la Suisse, ont subi des opérations de censure chimique afin de détecter d’éventuelles indications portées à l’encre sympathique.



Carte-postale de Mulhouse pour la Suisse de juin 1915 avec marques de censure chimique (marques bleu et brune réalisées au pinceau)


Pour en savoir plus :
- Bulletin trimestriel de la SPAL : le Trait d’Union,
- Catalogue SPAL 1983, qui répertorie l’ensemble des cachets utilisés dans les centres de contrôle d’Alsace-Lorraine,
- La censure postale à Colmar (1914-1918), de l’Amicale philatélique et marcophile colmarienne