30 novembre 2011

La poste de service allemande en Alsace (1940-1941)

Par circulaire en date du 29.6.1940, la Direction des Postes du Reich de Karlsruhe ordonnait l’ouverture des 13 bureaux de poste de service en Alsace.

La « Deutsche Dienstpost Elsass » était une organisation postale parallèle à la Reichspost, placée sous l’autorité d’un Directeur supérieur des Postes, dont la mission consistait à acheminer et à remettre le courrier des administrations civiles allemandes, des services du Parti ouvrier national socialiste et du personnel allemand employé dans ces services ou administrations.

Cette structure postale fut supprimée le 2 mai 1941.

(Extrait du catalogue des marques postales et oblitérations « LA POSTE EN ALSACE 1940-1945 », édité par le SPAL, 1986 ; pour plus de détails sur la Dienstspost, se reporter aux pages 137 à 143 de cet ouvrage).



Lettre d’un fonctionnaire allemand du 27 juillet 1940 (date précoce) d’ALTKIRCH affranchie avec un timbre-poste allemand (type Hindenburg non surchargé) acheminé par la Dienstpost (mention manuscrite encadrée en rouge en haut de la lettre)



Lettre en franchise postale par abonnement de l’office du travail de Colmar pour Munster avec cachet rouge « Über die deutsche Dienstpost  ElsaB ». Timbre à date « KOLMAR (ELS) / a » du 5 août 1940, une des premières dates connues pour ce cachet allemand.


29 novembre 2011

La mise en service des timbres d’occupation en Alsace en 1940

A compter du 15 août 1940, le seuls timbres-poste autorisés pour affranchir le courrier en partance de l’Alsace sont les timbres-poste allemands à l’effigie du maréchal Hindenburg, surchargés « ElsaB ».

Il en sera ainsi jusqu’au 15 juillet 1941. Ces timbres se présentent sous forme de feuilles de 100 et sont imprimés sur du papier avec filigranes croix gammée.

Le 15 août 1940 sont émises les 6 premières valeurs, comprises entre 3 et 20 Pf, ainsi que deux cartes postales (entiers postaux à 5 et 6 pf).

La suite de la série (valeurs faciales comprises entre 25 et 100 Pf) est mise en vente à partir du 13 septembre 1940.

Beaucoup de souvenirs philatéliques ont été réalisés avec ces timbres-poste. L’exactitude du tarif d’affranchissement est souvent un indice révélateur pour ce type de courrier de complaisance.



Lettre recommandée de Mulhouse fortement sur-affranchie avec la série complète émise le 15 août 1940. Le port normal pour une lettre recommandé était de 42 pf (12 pf pour le port + 30 pf pour la recommandation).

Oblitération réalisée avec un cachet en caoutchouc « Mülhausen (Els.) 3 et étiquette de recommandation provisoire dont le nom du bureau a été ajouté au tampon (au verso cachets d’arrivée à Mannheim du 12.9.40 et de Karlsruhe du 13.9.40)



Lettre de Wintzenheim avec timbre à date français du 15 août 1940, jour d’émission des timbres d’occupation (les timbres à date français furent tolérés jusqu’au 17 août 1940). La lettre est sur-affranchie : le tarif et de lettre locale était de 8 pf.

28 novembre 2011

La Poste française en Haute-Alsace reconquise (1914-1918)

Entre le 6 et le 16 août 1914, 93 communes haut-rhinoise furent libérées par l’armée française, principalement dans les vallées de Thann et de Masevaux, mais également au fond de la vallée de Munster.

Ces communes furent desservies à partir du 6 octobre 1914 par la poste militaire française, qui s’est mise à la disposition de la population civile (les correspondances portent un timbre à date « TRESOR ET POSTES » n° 42 ou 212).

A partir du 11 février 1915, le service postal fut assuré par 5 bureaux de poste civils français installés à WESSERLING, MOOSCH, THANN, DANNEMARIE et MASEVAUX.

Le 1er décembre 1916 fut également ouvert un bureau à MONTREUX-VIEUX.

Les timbres à date utilisés par ces bureaux se reconnaissent par la mention « ALSACE » dans le bas de la couronne.



Lettre en franchise de DANNEMARIE du 4 août 1915 adressée à un interné civil alsacien dans le camp de St-Remy de Provence.



Timbre à date « MASSEVAUX / ALSACE » du 14 mai 1917 sur lettre en franchise militaire avec cachet d’unité : « CONVOIS AUTOMOBILES / 414e SECTION T.M. »

27 novembre 2011

Les lettres par avion de Mulhouse (1936)

Le 1er avril 1936 s’envolait, quelques minutes avant midi, le « Simoun » de la société Air Bleu, l’avion qui, pour la première fois, portait des lettres des Mulhousiens à Paris via Strasbourg.

Il était piloté par M. Clément, assisté comme radiotélégraphiste de M. Joly.

La poste, pour la circonstance, apposait sur les lettres un cachet spécial « MULHOUSE AVION ».

Les correspondances Air Bleu devaient être déposées au guichet même des bureaux de poste ou dans les boites avion. A Mulhouse, des boites de ce genre avaient été signalées sur les façades de six bureau de poste de la ville.

Un relevage spécial par motocycliste était organisé.

(Source : « La poste à Mulhouse » de R. Oberle, René Muller et Albert Fillinger)



Lettre 1er vol du 1er avril 1936



Le timbre à date « MULHOUSE AVION » est connu du 1er avril 1936 au 1er juillet 1936.

(source : « Catalogue des timbres à date français du Haut-Rhin 1915-1940 » de Jean-Pierre Bournique, édité par la SPAL)

26 novembre 2011

Les timbres socio-postaux d’Alsace-Lorraine

Les timbres socio-postaux et le système dont ils ont conditionné la mise en place ont été instaurés, sous l’Allemagne bismarckienne, par la Loi du 22 juin 1889, entrée en vigueur le 1er janvier 1899.

Le rôle des postes fut décisif dans le succès du système : l’administration postale disposait en effet d’une implantation étendue, véritablement proche des usagers. L’implantation locale était si étendue qu’elle se prolongeait jusqu’au niveau des facteurs.

L’avis du 12 décembre 1890 prévoit que « les facteurs seront également munis de timbres de cotisation de la valeur la plus en usage dans leur circonscription ».

(extrait de « Les timbres socio-postaux d’Alsace-Lorraine », ouvrage en couleur de 51 pages d’Yves Maxime DANAN, publié par la SPAL en 1983).

Les cartes quittances étaient en principe établies par les mairies, qui les collectaient également pour archivage lorsque celles-ci furent entièrement complétées avec des timbres socio-postaux. La poste pouvait se substituer aux mairies lorsqu’il s’agissait de ses propres employés.



Carte quittance établie par la mairie de Steinbach le 1er juillet 1913, pour un agent des postes (« Postagentin »)



A l’intérieur, le bénéficiaire a collé 52 timbres de cotisation pour 2 semaines (soit 2 ans de cotisation d’assurance sociale).

La carte complétée a été déposée au bureau de poste de CERNAY (SENNHEIM) le 1er mai 1915 et un cachet de service postal avec aigle impérial y a été opposé «& KAISERL. DEUTSCHES POSTAMT SENNHEIM ».

25 novembre 2011

L'utilisation non postale des machines à oblitérer de la poste de Strasbourg

Jusqu’aux élections du 16 mars 1986, les enveloppes utilisées pour les scrutins politiques étaient authentifiées grâce à une date (date du jour de l’élection) apposée à l'aide des machines postales destinées normalement à l’oblitération du courrier.

Selon les préfectures, la couronne du bloc dateur était soit ronde (comme les timbres à date de la poste), soit carrée. Le bloc dateur était parfois apposé seul, parfois avec une série de 5 lignes ondulées et exceptionellement avec une flamme.



Enveloppe de vote avec timbre à date carré « PREFECTURE / BAS-RHIN 1-6 * 1969 » utilisée à l’occasion du 1er tour de l’élection présidentielle de 1969

(Georges Pompidou fut élu au 2e tour le 15 juin 1969  face à Alain Poher avec plus de 58% des suffrages exprimés)

24 novembre 2011

Les cachets provisoires en caoutchouc

Le 15 août 1940, lors de la mise en service des timbres-poste d’occupation (type Hindenburg surchargés « ElsaB »), la plupart des bureaux de poste (hormis ceux de la poste de service, la « Deutsche Dienstpost Elsass ») n’étaient pas encore dotés de timbres à date allemands.

Ce sont des cachets en caoutchouc qui furent utilisés pour l’oblitération. Contrairement à la Moselle, les anciens timbres à date français ne furent quasiment plus utilisés après le 15 août 1940 (sauf sur du courrier philatélique).

Les cachets provisoires furent en service durant quelques semaines dans les grands bureaux de poste, durant plusieurs mois dans certaines petites agences postales (même en 1941 dans quelques cas). Le nom des communes a été germanisé.

Tous ces cachets sont répertoriés dans « La poste en Alsace 1940-1945 / Catalogue des marques postales et oblitérations » édité par la SPAL en 1986.



Lettre du maire de la commune d’AUBURE (l’ancienne en-tête française « Mairie d’Aubure (Haut-Rhin) » a été cachée avec une bande de papier blanc) avec oblitération provisoire en caoutchouc « Altweier » en bleu sur timbre-poste d’occupation à 12 Pf (tarif de la lettre simple interurbaine).


Au verso, cachet d’arrivée de l’office du travail de Colmar du 4 novembre 1940.


23 novembre 2011

L’Armée Gaede (1914-1916)


Photo du Général Hans Gaede


Le 19 septembre 1914 fut créée dans le Haut-Rhin, du Sundgau jusqu’à une ligne Ribeauvillé - Marckolsheim, le groupe d’armée Gaede (« Armee Gruppe Gaede »), rassemblant toutes les troupes allemandes présentes dans le sud de l’Alsace.

Gaede est le nom du général qui prendra le commandement de cette armée.

Le 25 novembre 1914, le groupe d’armée devient « Armee-Abteilung Gaede », jusqu’au 4 septembre 1919, date laquelle elle prendra le nom de « Armee-Abteilung B ».

L’Etat major de cette armée dispose d’un bureau de poste militaire (« Feldpostexpedition »), dont le timbre à date est connu à partir du 4 février 1915.



Carte postale en franchise du 29 mars 1916 avec timbre à date « K.D. Feldpostexped / a / Oberkommando Armee-Abt. Gaede » et cachet de franchise de l’Etat major de l’armée « A.O.K. ARMEE-ABTEILUNG *GAEDE* » (AOK = Armee-Ober-Kommando).



Au verso, texte dactylographié et signature du général d’infanterie Gaede.

22 novembre 2011

Les bulletins d'expédition de colis postaux en Alsace et en Moselle (1918-1940)

Nous vous présentons ci-dessous le dernier ouvrage de Laurent BONNEFOY, membre de l'Académie de philatélie et de la SPAL, consacré aux "Bulletins d'expédition de colis postaux en Alsace et en Moselle, du 15 décembre 1918 au 15 juin 1940".

Ce superbe ouvrage devrait figurer dans toute bibliothèque de marcophile qui se respecte !!




Description tirée du site internet de l'Académie de philatélie :

"Bulletins d'expédition de colis postaux en Alsace et en Moselle du 15 décembre 1918 au 15 juin 1940)". Laurent Bonnefoy (de l'Académie de philatélie). En français.

La période de l’entre-deux-guerres en Alsace et en Moselle comporte quelques spécificités dont l’intérêt suscite la curiosité du chercheur en histoire postale. Le régime des colis postaux en est l’illustration la plus célèbre, tant les volumes de bulletins d’expédition, mis sur le marché philatélique, ont été massifs et les articles sur le sujet nombreux depuis près de quarante ans.

L’apparente banalité des documents disponibles cachait pourtant une méconnaissance des subtilités du régime que seuls quelques collectionneurs pouvaient entrevoir. Surtout, la quasi-absence de textes officiels n’en permettait pas une étude approfondie et sérieuse.

Cet ouvrage tente de faire le point dans ce domaine en restituant le contexte et en analysant l’utilisation et les nombreuses mentions, étiquettes et figurines apposées sur les formulaires. La consultation d’archives, non seulement locales mais aussi franciliennes et l’exploitation systématique de la seule instruction d’importance sur ce régime, ont permis à l’auteur une analyse plus étendue. La découverte de documents administratifs inédits, à Colmar ainsi qu’à Strasbourg, a répondu à plusieurs interrogations sur l’apparition de certains affranchissements au cours de la période étudiée.

En outre, les principaux tarifs, bien que publiés dans certains catalogues et ouvrages, ont été vérifiés et complétés. Ont été aussi abordés l’acheminement, la distribution, l’archivage et les différents contrôles exercés. Enfin, l’explication des taxes postales et fiscales, y compris sur les bulletins provenant de l’extérieur, est fournie avec de nombreux exemples en illustration.

05/2011. Format A4.  Broché, 252 pages dont 72 en couleurs, près de 300 illustrations.

Édité par l'Académie de philatélie. 


21 novembre 2011

Une griffe oblitérante de dépôt auxiliaire


Carte postale d’Obersteigen avec double oblitération : griffe du dépôt auxiliaire du village et confirmation par une empreinte de la machine Daguin de l’agence postale dont dépend ce dépôt (8 juin 1937)


Le "Catalogue des timbres à date du Bas-Rhin" de la SPAL recense ce bureau comme ayant utilisé un timbre à date hexagonal d’agence postale du 16 août 1927 au 7 mai 1936.

Il s’agit ici du premier cas signalé en oblitération sur timbre-poste français.


Pièce présentée dans le Bulletin trimestriel de la SPAL (« Le Trait d’Union ») de décembre 2011 (pour plus d’informations sur les dépôts auxiliaires, se reporter aux bulletins 144 et 145)

20 novembre 2011

Une lettre de Sainte-Croix en Plaine avec censure égyptienne


Lettre en franchise postale militaire de Sainte-Croix-en-Plaine, près de Colmar, à destination d’un soldat français au Levant (secteur postal 614 = 192e division d’infanterie).

La lettre porte un timbre hexagonal à trait continu, forme caractéristique des cachets utilisés dans les Agences postales d’Alsace-Lorraine (APAL) du 5 juin 1940, soit une semaine avant l’invasion allemande.

Les timbres à date français d’Alsace-Lorraine de 1918 à 1940 ont fait l’objet de 3 catalogues édités par la SPAL (voir site de la SPAL).




La lettre a été ouverte et contrôlée par la censure égyptienne (cachet de censure et bande de fermeture "EGYPTIAN CENSORSHIP").

La mention manuscrite 1/8/40 a probablement été inscrite par le destinataire (lors de réception de la lettre ou à la date de sa réponse ?)

19 novembre 2011

Juillet 1919 à Mulhouse

Au courant de la 2e semaine de janvier 1919, les timbres à date allemands commencent à être remplacés par des timbres à date français (notamment à Colmar et à Mulhouse).

Comme à cette date aucune décision politique n’avait encore été prise concernant la dénomination des 3 départements libérés ("Haute-Alsace" ? "Haut-Rhin" ?), un grand nombre de timbres à date furent gravés sans indication de département.

Ces derniers furent utilisés jusqu’en 1921-22, mais de nombreux cas de réemplois tardifs ont été signalés jusqu’en 1940.



Timbre à date "MULHOUSE 1" du 15 juillet 19119 sur carte postale en franchise avec cachet du vaguemestre de l'infirmerie de garnison. Au verso, photo du 14 juillet 1919, prise la veille dans les rues de Mulhouse.



L'ensemble de ces timbres à date figurent dans les 3 catalogues départementaux des timbres à date français 1918-1940 publiés par la SPAL (voir site internet)

18 novembre 2011

Une petite lettre de Forbach bien sympathique


Lettre de Worms du 8 septembre 1838 pour Ingouville (Seine Maritime) comportant une taxe manuscrite 12 et un cachet "T.T.R.2" (Tour & Taxis Rayon 2). Un cachet rouge d’entrée "ALLEMAGNE / PAR / FORBACH" et une taxe au tampon "6" qui est le prix en décimes à percevoir pour remboursement à l’office étranger en sus de la taxe française du point de frontière au lieu de distribution.

Timbre à date type 15 de Forbach du 9 septembre 1838, à noter que cette date est la première recensée de ce type 15. Les lettres en provenance de l’étranger ne comportent que très rarement un timbre à date de départ du bureau d’entrée. Timbre à date bleu de passage à Paris du 11 septembre et timbre à date d’arrivée à Ingouville du 12 septembre.

Cette lettre ne comporte pas moins de huit marques différentes, ce qui en fait son charme.

17 novembre 2011

Franchise militaire de l'armée américaine à Eguisheim en 1919




Carte postale d’un soldat américain de passage à EGUISHEIM, dans le vignoble près de Colmar, adressée à sa famille aux Etats-Unis.

L’expéditeur a inscrit la mention « F.M. / Armée américaine », qui lui a assuré la franchise postale.

Le bureau de poste d’Eguisheim a apposé sur la carte un ancien timbre à date allemand « EGISHEIM (OBERELS.) le 24 juin 1919.

Il s’agit d’un cas très particulier (réglementaire ?) d’acheminement par la poste civile française d’une correspondance militaire étrangère.

Pour mémoire, les soldats français continuent à bénéficier de la franchise postale jusqu’au 1er novembre 1919.

16 novembre 2011

Les timbres journaux (1868-1870)

La loi du 31 juillet 1867 créa les timbres mobiles pour journaux. Les premiers furent non dentelés. En 1869 furent émis des timbres dentelés à 2 et 5 cts.

Le timbre est collé sur le papier journal vierge et oblitération lors de l’impression du journal de façon typographique.

En Alsace-Lorraine, seul le 2 cts lilas (dentelé ou non), est connu sur journaux de Sélestat et de Bischwiller dans le Bas-Rhin, sur "Le Messager rural" dans le Haut-Rhin.

Ce timbre à 2 cts correspond à un droit fiscal et non postal.



Timbre à 2 cts lilas avec oblitération typographique du journal "Le Messager rural" (cantons de Ribeauvillé et de Kaysersberg) du 31 octobre 1869

15 novembre 2011

Les bons pour un paquet en franchise postale

En 1952 a été mise en service une formule illustrée destinée aux colis, n'excédant pas le poids de 3 kg, adressés aux militaires bénéficiant de la franchise postale.




La partie supérieure était conservée par le bureau de poste recevant le colis. La partie inférieure était une étiquette à coller sur le colis. Elle était gommée, dentelée horizontalement et non dentelée verticalement. C’est cette étiquette qui constituait le timbre de franchise militaire.

A sa gauche figurait toujours la mention "Étiquette à coller sur le paquet" accompagnée d’une flèche tournée vers la droite. La mention inscrite à droite, dans le cadre, est passée de 2 à 3 lignes : "FRANCHISE POSTALE / (Loi du 24 Mai 1951)" puis "FRANCHISE POSTALE / Art. D 75 et D 76 / du Code des Postes & Télécommunications".



Partie supérieure d'un bon pour un paquet en franchise postale avec cachet de l'Ecole Militaire de Strasbourg et timbre à date de Thionville Annexe Mobile N° 1 (13/12/1968)


Dans le même temps, les inscriptions figurant au bas du talon, au dessous de l’adresse de l’expéditeur, ont varié de 3 à 6 lignes.

En 1964 a été mis en service un timbre de franchise militaire pour colis aérien. L’étiquette comportait, à droite, la mention "PAR AVION - PACIFIQUE" puis la simple mention "PAR AVION" afin de permettre une utilisation plus large. Ce timbre était destiné à l’affranchissement des colis adressés de métropole aux militaires servant dans le Pacifique ou d’autres territoires lointains.



Partie supérieure d'un bon pour un paquet en franchise postale par avion avec cachet de la Base Aérienne 181 d'Ivato (Madagascar) et timbre à date de Montigny les Metz Jeanne d'Arc (16/02/1972)


Les postiers se sont le plus souvent dispensés d’annuler les timbres de franchise militaire qui, séparés de leurs talons, perdaient automatiquement leur pouvoir d’affranchissement. Cependant dans un certain nombre de bureaux, la figurine a été oblitérée au départ ou en transit du timbre à date ou de la griffe postale.

Les étiquettes ayant réellement circulé sur des paquets sont rarissimes car les emballages n'ont pas été conservés. Les talons oblitérés du timbre à date du bureau expéditeur le sont encore plus car ils devaient être archivés par ces mêmes bureaux.

Les bons pour paquet en franchise ont été supprimés le 1er juillet 1972, suite à une augmentation de la solde des militaires.

14 novembre 2011

L'aviation militaire à Metz au début de la guerre de 1914 - 1918

L’aviation a connu un important développement durant la Première Guerre mondiale. Le terrain d’aviation de METZ se situe à côté du village de Frescaty. Au déclenchement de la guerre, il existe quatre « Flieger-Bataillon » en Allemagne.

Le 4ème bataillon a son état major à Strasbourg : la 2ème compagnie de ce 4ème bataillon se trouve à METZ. Le 1er août 1914, cette unité est rebaptisée « Festungsflieger-Abtlg. 1 ».



Lettre en franchise militaire de Metz du 4 août 1914 avec cachet de censure apposé par le centre de contrôle de Metz, ouvert trois jours plus tôt (« P.K. » = Postkontrolle)



Verso de l'enveloppe avec étiquette personnelle de l’aviateur Munck « Flieger - Munk / 2. Komp. Flieger-Batl. 4 »


Le 10 décembre 1914 est créée une seconde unité : la « 2. Festungsflieger-Abteilung Metz » ; cette dernière est transformée en « Feldflieger-Abteilung 71 » le 7 août 1915.



Cachet « Feldflieger-Abteilung Nr. 71 / Briefstempel » sur carte postale datée « Metz » du 4 octobre 1915.

13 novembre 2011

Dernier jour d'ouverture du bureau de poste de Sundhoffen


Créé le 1er février 1878, le bureau de poste de SUNDHOFFEN (Haut-Rhin) a fonctionné pendant exactement 131 années avant d'être remplacé par un Relais Poste dans une épicerie.



Dernier jour d'ouverture du bureau de poste
de Sundhoffen (31/01/2009)

12 novembre 2011

Oblitération allemande sur timbre français type Merson en 1919

L’agence postale d’OBENHEIM (dans l’arrondissement postal d’ERSTEIN) ouvre le 1er juin 1893 durant la période d’annexion allemande. Le bureau est doté d’un timbre à date qui restera en service jusqu’à la libération en 1918.

Comme dans beaucoup d’autres agences postales, ce timbre à date allemand continuera à être utilisé durant la période française, en attendant la fabrication d’un timbre à date français (dont la 1ère date relevée est le 30 décembre 1919).



Oblitération d'OBENHEIM du 17 mars 1919


Les postiers ont été confrontés à un problème à partir du 1er janvier 1919 : ils ne disposaient pas du millésime « 19 ». Ils se sont adaptés, différentes solutions ont été trouvées (voir « Introduction à la marcophilie de l’Alsace-Lorraine 1870-1818 », pages 195 et 196).

A OBENHEIM, le chiffre « 8 » du millésime « 18 » a en partie été limé et transformé en « 9 ». Cette pratique a été relevée dans plusieurs autres bureaux de poste d’Alsace.

11 novembre 2011

Le début de la poste à Neuf-Brisach

En 1697, les traités de Ryswick mettent fin à la guerre de la Ligue d'Augsbourg entre Louis XIV et la Grande Alliance. La France cède la place forte de Brisach sur la rive allemande du Rhin. Afin de combler la perte de l'ancienne place forte, qui laisse un vide défensif entre Strasbourg et Mulhouse, Louis XIV décide de la construction d'une nouvelle ville fortifiée face à Brisach pour prévenir toute invasion d'outre-Rhin.

Il en confie l'étude à ses architectes Vauban et Jacques Tarade. Louis XIV choisit, entre trois projets, une place forte au plan octogonal ; la construction débute le 18 octobre 1698 avec la pose de la première pierre. Un canal est spécialement creusé jusqu’aux Vosges pour acheminer le grès rose nécessaire à la construction. Les fortifications de la nouvelle citadelle sont achevées en 1702.

(Sources : Neuf-Brisach sur Wikipedia)

Certaines publications annoncent l’ouverture d’un bureau de poste dès 1699. Jusqu’au 1713 (1ère date signalée = 1703), puis de 1714 à 1718, la mention d’origine apposée par la poste est réalisée de façon manuscrite.



« Au neuf brissac  Le 11me avril 1714 »




Lettre du 11 avril 1714 adressée à Aramon (Languedoc près d’Avignon). Marque d’origine « du neuf brisack » et taxe manuscrite de 17 sous.
 


La taxe 17 sols se calcule par Paris : 10 sols de Brisach à Paris + 7 sols de Paris à Avignon suivant le tarif de 1704 pour la lettre simple

10 novembre 2011

Les vignettes de fermeture (1870-1918)

Les premières vignettes de fermeture administratives ("Siegel-marken im Prägedruck mit Hoheitsadler", vignettes à cacheter imprimées en relief) ont été mises en service vers 1850 en Saxe, puis en Prusse, Hannovre, et surtout en Autriche.

En Allemagne, elles ont été utilisées principalement dans le Nord du pays ; en France, ce système n’a jamais été utilisé.

Utilisées en Alsace - Lorraine de 1870 à 1918, ces vignettes avaient plusieurs fonctions :

- vignettes utilisées par des particuliers ou des administrations dont l’emploi était nécessaire pour bénéficier de la franchise postale (instaurées par la décision du 8 mai 1872),

- vignettes de retour utilisées par l’administration postale pour refermer les plis ouverts afin de rechercher l’expéditeur et/ou pour justifier le non-acheminement des correspondances (centres de rebuts de Strasbourg et de Metz),

- vignettes utilisées en 1870 et en 1914-18 (usage exceptionnel) par les centres de contrôle postal comme bande de fermeture des correspondances contrôlées (connu uniquement à Mulhouse).



"KAISERL. DEUTSCHE POSTVERWALTUNG" - Dornach (19 novembre 1875)


"KAISERL. DEUTSCHE OBERPOSTDIREKTION * STRASSBURG (ELSASS)*" - Strasbourg (09 avril 1886)

9 novembre 2011

Le Frontstalag 210 de Strasbourg

Le Frontstalag 210 est créé le 9 juillet 1940, son installation dans les casernes strasbourgeoises Vaudan, Girodon (7.000 prisonniers à elle seule), Stirne, Bataille, Baratier et Grand d'Esnon s'achève le 20 juillet.

Les prisonniers sont Français, Belges, Espagnols, Anglais ou Polonais.



Verso d'un formulaire préimprimé "Front-Stalag 210, Strassburg - Feldpost-Nr 09 691" du 29 décembre 1940



Cachet de censure "Strassburg  2  geprüft" frappé en rouge sur lettre adressée à Varsovie

8 novembre 2011

La lettre de Donnelay

Nous vous présentons ci-dessous une rare lettre de DONNELAY (Moselle) qui était en vente sur Internet, chez le négociant allemand PHILA VERSAND, au prix de 2.990,00 €.




Voici la traduction du certificat de Hans Michaël KRUG :

« La lettre qui m’a été soumise pour expertise avec le timbre de l’empire allemand N° 20 L 15 à 2 groschen gris-outremer grand écusson est authentique.

L’annulation par le timbre à date d’Alsace-Lorraine à un cercle de Donnelay du 28 3 73 est également authentique.

Le timbre présente un gaufrage apparent, sa dentelure est habituelle à part deux dents un peu plus courtes, et il est en très bon état de conservation. Il est au petit format L 15. ( L = dentelure linéaire)

Le timbre à date, pas courant, est complet et un peu lourdement frappé, à cheval sur l’enveloppe. La lettre (sans le rabat supérieur au verso) de moins de 15 grammes pour Bucarest (Roumanie) est correctement affranchie à 2 groschen selon la convention postale en vigueur du 1.7.1869 et présente au crayon rouge la mention du port à suivre « W f 1 » destinée à la poste autrichienne.

Le timbre linéaire noir « PD » confirme que l’affranchissement est correct.

Les lettres pour la Roumanie sont très rares. »

7 novembre 2011

Introduction à la marcophilie de l'Alsace-Lorraine (1870-1918)

Nous vous présentons ci-dessous un résumé du dernier ouvrage publié par la SPAL, rédigé en septembre 2011 par Robert ABSENSUR sur le site internet de l'Académie de philatélie :





"Introduction à la marcophilie de l'Alsace-Lorraine (1870 - 1918)". Michel Frick. En français.

Préfacé par Laurent Bonnefoy et débutant par une excellente introduction historique signée par l’historien François Roth, auteur en particulier de « La Guerre de 1870 », cet ouvrage, largement illustré de toute sorte de documents (cartes postales représentant des bureaux, superbe sélection de lettres et autres documents postaux, etc.), fait un point documenté sur les timbres à date, griffes oblitérantes et autres annulations de cette période. Dès le 10 septembre 1870, les Allemands ont rouvert des bureaux de poste dans la future zone annexée en utilisant le matériel français laissé parfois sur place ou en les dotant rapidement de timbres à date de modèle allemand avant même la fin des hostilités.

Documenté par de nombreux tableaux, cet ouvrage donne les clés de l’histoire de ce timbrage : définition des classes de bureaux, origine et description des modèles de timbres à date manuels d’abord français puis allemands (provisoires, de modèle badois, transitoires dont ceux en forme de fer à cheval ou pour l’affranchissement en numéraire, normalisés de 1875 puis de 1890 à pont, etc.), description physique de l’outil servant au timbrage, données sur les machines à oblitérer. Les timbres à date particuliers, notamment commémoratifs, d’arrivée, de la poste ferroviaire, des postes locales privées et tout particulièrement de la poste militaire, sont largement abordés.

Cet ouvrage, à la fois clair, précis et bien construit, basé sur la reprise d’articles parus dans le Trait d’Union – la revue de l’association –, sur une solide étude bibliographique de publications allemandes, sur des instructions officielles de la poste allemande et des recherches dans les archives des trois départements, fourmille d’informations peu connues ou inédites. Les falsifications ne sont pas oubliées ; Fournier a aussi sévi dans ce domaine.

Des annexes avec listes des bureaux et cartes des établissements postaux achèvent cet ouvrage, très éloigné de l’utile mais si ennuyeux recensement des timbres à date, qui remet à l’honneur l’étude marcophile.

Format A4. Broché, 232 pages dont 135 en couleurs.


Historique de la SPAL

Le 12 novembre 1932, plusieurs membres de la société philatélique « Union 1877 » de Strasbourg se sont réunis à l’initiative de Henry BAUËR pour fonder une nouvelle association philatélique indépendante à laquelle ils ont donné le nom de « Société des Spécialistes en Timbres d’Alsace-Lorraine » (SPAL).

Les documents conservés par la SPAL nous apprennent que les premiers membres inscrits furent dans l’ordre alphabétique MM. Henry BAUËR, Simon BLUM, Jacques DIEMER, Ernest DOLE, Louis FRANÇOIS, Dominique HORNUNG, Georges LAMY, Maurice LANGLOIS, Paul MULLER, Gaston TOURNIER.

Le comité fut ainsi constitué :

Président : Simon BLUM,
Vice-président : Dr Paul MULLER,
Secrétaire général : Henry BAUËR,
Trésorier : Dominique HORNUNG.

Les statuts de l’époque exposaient, dans l’article 1, le but unique qui était : « la recherche, l’étude, le classement de tous les timbres, oblitérations, pièces postales ayant trait à la période de la guerre franco-allemande de 1870-71, ainsi que toutes les oblitérations sur timbres français et allemands concernant l’Alsace et la Lorraine, soit les trois départements qui étaient le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle ».

Bien entendu, petit à petit, tout en continuant à étudier la période de référence, les Spalistes se sont engagés sur de nouveaux chemins. Ils ont considérablement étendu leurs domaines de recherches. Aujourd’hui, aucune période, aucun domaine ne sont laissés de côté. Seule l’aire géographique des trois départements a été maintenue.

Du fait des annexions par l’Allemagne, l’histoire postale de nos trois départements est certainement une des plus riches, sinon la plus riche de l’histoire postale française.

Tout comme elle s’est ouverte aux autres périodes de l’histoire, la SPAL a accueilli des membres de plus en plus nombreux, originaires des autres régions françaises, d’Europe, principalement d’Allemagne et aussi des autres continents. Aujourd’hui, les membres des trois départements représentent un peu plus de la moitié de l’effectif.

Durant toutes ces années, les dirigeants de la SPAL n’ont eu cesse de proposer aux membres, mais aussi à tous les collectionneurs des ouvrages dont certains sont devenus des références dans le paysage philatélique français.

(Extrait du Trait d'Union du 70e anniversaire de la SPAL - 2002)